La politique de la Ville : Les raisons d’un échec.
Alors que la Cour constate, dans son rapport du 17 juillet, la « dilution des interventions sur un nombre trop important de zones » ; « le saupoudrage des crédits de la politique de la Ville auprès de 12 000 associations sans intervention massive et focalisé sur des territoires déterminés », cette dernière a donc fait une proposition radicale : concentrer les efforts sur six départements « identifiés comme rencontrant les plus grandes difficultés ». Il s’agit de ceux dotés à ce titre d’un préfet délégué à l’égalité des chances : Bouches-du-Rhône, Essonne, Nord, Rhône, Seine-Saint-Denis, Val d’Oise.
En resserrant le périmètre d’intervention, la Cour s’inspire de ce qui se fait ailleurs en Europe : l’Espagne a 17 quartiers « vulnérables », les Pays-Bas ont 40 territoires « en souffrance » dans 18 villes.
Ce constat, rappelez vous, nous l’avions fait à l’échelle locale, il y a maintenant plus de trois mois en dénonçant le dévoiement par le Grand Evreux Agglomération, en particulier les élus de la première commission (cohésion sociale) des crédits spécifiques de la politique de la ville vers des territoires hors ZUS (Zones urbaines sensibles) et même pour certains hors CUCS (contrats urbains de cohésion sociale). Nous étions intervenus au sein du conseil communautaire afin de dénoncer le détournement des crédits vers des sites non prioritaires et donc leur dilution.au sein du territoire communautaire. Ou comment faire plaisir aux maires des petites communes…
Meilleur illustration de ses travers, un élu du GEA membre de la première commission, participe aux délibérations relatives aux subventions aux associations, dont celle où il est lui-même salarié ! Et qui plus est, l’association n’est pas domiciliée sur une zone urbaine sensible. !! Le conflit d’intérêt est consommé.
Notre recommandation est la même que celle de la Cour des comptes : « concentrer les moyens sur les zones les plus en difficultés » à savoir pour ce qui nous concernent les trois zus de l’agglomération soit à Evreux la Madeleine, Nétreville et le Clos au Duc. A ce jour, plus de 54 % des subventions aux associations sont versés à des opérateurs domiciliés sur des territoires non prioritaires.
Driss Ettazaoui
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