La désertification médicale touche Evreux : Une fatalité et/ou un manque d’initiative municipale ?
208 000 médecins en 2006 – 188 000 en 2019 – 206 000 en 2030 : population + 10% ! (1)
65 chirurgiens dentistes pour 100 000 habitants en 2006 – 40 pour 100000 en 2030. (2)
Le département n’est pas pour une fois le dernier mais la densité médicale est l’une de plus faible de France…
L’alerte a été donnée depuis longtemps déjà à Evreux (par le non remplacement de nos médecins spécialistes) et elle touche cruellement dorénavant le secteur de la médecine générale.
Est-ce une volonté politique ou l’inéluctable soupir d’une profession qui attire de moins en moins ? «Un vieillissement des praticiens en activité, un recul des vocations de médecin généraliste, un moindre attrait de l’exercice libéral, l’installation de plus en plus tardive des nouveaux praticiens avec l’installation dans le statut de remplaçant…»(3)
Le quartier de Navarre est en deuil… Plus aucun médecin généraliste pour s’occuper d’un pôle de population de plus de 8000 habitants.
M. CHAMPREDON, faisait remarquer en avril 2010, qu’un nouvel outil (l’hôpital de CAMBOLLE) augmenterait l’attractivité de notre ville pour les enfants d’Hippocrate. Il est vrai que cet hôpital a un formidable plateau technique, il pourrait attirer des spécialistes, mais qu’en est-il de la médecine de ville, de l’offre de soins de proximité que chaque citoyen peut espérer dans une ville moderne et ambitieuse…
De nombreux maires d’autres villes de France, et en particulier de la région centre, se sont déjà penchés sur ce problème depuis quelques années, ils ont fait des choix stratégiques à long terme, on ne forme pas un médecin en 6 mois mais qu’en est-il d’Evreux ?
Je citerai M. CHAMPREDON (Maire d’EVREUX, Vice-président du Conseil Général, Président du GEA, avril 2010) : «C’est pourquoi, nous devons avoir une démarche réflexive sur la formation universitaire de nos futurs médecins généralistes. Il s’agit également de valoriser leurs missions de soins et de préventions auprès de la population (parfois en retrait des villes), pour ainsi garantir leur rôle de coordinateur médical.»
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Quel projet nous propose-t-on pour permettre l’accès aux soins de nos concitoyens ?
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Qu’en est-il de ces belles paroles…
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Il faut agir maintenant car cette démographie médicale poursuivra sa baisse inexorable jusqu’en 2020 .
S.B.
(1)http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er679.pdf
(2)http://www.carnetsdesante.fr/+Chirurgiens-dentistes-demographie+
(3)Emmanuelle STROESSER, « Médecine de proximité : vers une inéluctable désertification ? »
Observatoire National des professions de santé, 29 mars 2011