L’Arlésienne ou le mythe de la fin du cumul des mandats.
Une manière de ne pas être touché par le chômage ?
Nos grands élus, pour certains, sont bien loin de savoir ce qu’est la vie du citoyen ordinaire qui vote pour eux ( je dis eux au masculin sans me tromper car les plus gros cumulards sont bien sûr des hommes). Ils votent d’ailleurs de moins en moins, rien d’étonnant. Cela fait des années que ce problème est soulevé, les partis ont promis sans donner de date et le Président de la République est prié par le sien de n’en rien faire : comment ne pas avoir à chercher un emploi quand on perd une élection : en cumulant bien sûr. Le bipartisme de ce pays fait que l’on retombe toujours sur ses pattes, avec un petit emploi dans le cabinet d’un ami, au conseil général ou régional ou dans une grosse collectivité amie pour compléter des fins de moi à faire rêver la plupart de nos concitoyens.
En relisant un article de mars, je découvre des paroles de François Loncle que peu d’élus dans son secteur ont pris la peine de relever « j’ai moi-même été maire -de Brionne -, conseiller général, député… c’était intenable. Comment passer trois jours à l’Assemblée, siéger en commission, mener le travail parlementaire de front avec les mandats locaux ? c’est inefficace » et parlant de l’argument du contact avec la réalité des territoires : « cette histoire de l’ancrage local est un petit alibi. Les cumulards nous répètent qu’un mandat local leur permet d’être au plus près des habitants alors que s’ils font correctement leur travail de député, ils n’ont absolument pas le temps de faire autre chose. Le cumul des mandats, c’est surtout un facteur d’absentéisme à l’Assemblée Nationale ».
C’est aussi une manière de ne pas laisser s’exprimer les jeunes puisque les postes sont dans les mains de cinquantenaires qui veulent durer, de soixantenaires qui s’accrochent et de sexagénaires qui veulent à toute force transmettre leur expérience disent-ils. Ne vous étonnez pas de l’éloignement du citoyen de base qui cependant a un peu tendance à voter pour celui dont le nom est connu.