Bruxelles table sur une croissance quasiment nulle en France en 2013
21 février 2013
C’est demain que la Commission européenne dévoilera ses dernières prévisions économiques pour la France… Le magazine ‘Le Point’ a toutefois déjà publié les ‘chiffres-clés’ sur son site internet. De sources proches du dossier à Bruxelles, la croissance se limiterait à 0,1%, quasiment nulle pour 2013, et le déficit public atteindrait 3,6% du PIB, des chiffres très éloignés donc des 0,8% et des 3% prévus jusqu’à récemment par le gouvernement français. La radio ‘RTL’ a annoncé de son côté que Bruxelles tablerait sur une croissance de 0% à 0,1% pour la France cette année…
La semaine dernière, Jean-Marc Ayrault avait été contraint, sous la pression de la Cour des Comptés, d’admettre que les objectifs sur lesquels se fondaient le budget 2013 ne seraient pas tenus, relançant le débat sur des coupes budgétaires supplémentaires… Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué une fourchette de 0,2% à 0,3% de croissance, mais il semble donc que les experts de Bruxelles soient encore plus pessimistes. Les dernières prévisions de Bruxelles pour la France, faites en novembre 2012, faisaient état d’une hausse de 0,4% du PIB cette année et d’un déficit de 3,5%. De leur côté, le FMI et l’OCDE, qui ont actualisé en janvier leurs prévisions pour la France, s’attendaient encore à une hausse du PIB de 0,3% en 2013.
Pas de nouveaux chiffres avant le 15 mars
Officiellement, Paris n’a pas prévu de communiquer ses nouvelles prévisions avant le 15 mars, date de la présentation au Parlement du programme de stabilité, dont le contenu sera disséqué par la Commission européenne. Dans son rapport, Bruxelles devrait en attendant insister demain sur la nécessité pour Paris de poursuivre des réformes structurelles…
La France a aussi été encouragée dans la voie des réformes, hier, par l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a salué les « efforts » déjà réalisés… S&P a ainsi estimé que la France s’engageait en faveur de la compétitivité « pour la première fois depuis de nombreuses années » et a même laissé entendre qu’elle pourrait relever la perspective du pays, actuellement jugée « négative ». Dans son rapport, l’agence explique que la perspective deviendra « stable » si « des réformes structurelles de taille pour améliorer la compétitivité économique et la croissance » sont mises en oeuvre. S&P a été la première agence de notation à retirer la note « Triple A » à la dette de la France, en janvier 2012, suivie en novembre 2012 par sa concurrente Moody’s…
B. Grandon